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Les brillantes “lignes d’ombre” de Graciela Iturbide

Dernière mise à jour : 7 mars 2023


Nuestra Señora de las Iguanas (1979)

© Graciela Iturbide, avec l'aimable autorisation de Toluca Editions et de l'artiste


Dans le cadre du festival bruxellois de la photo, la mexicaine Graciela Iturbide expose jusqu’au 2 avril une partie de son travail dans l’écrin immaculé de la Fondation A Stichting.


Dès l’entrée, les visiteurs sont reçus par une reproduction de Nuestra Señora de las Iguanas (Notre-Dame des Iguanes), peut-être le travail le plus emblématique de l’artiste mexicaine. A la frontière du réel, Graciela Iturbide s’amuse à souligner l’extraordinaire dans le quotidien. Cette Méduse revisitée rassemble plusieurs poncifs du travail d’Iturbide: le traditionnel noir et blanc, ses relations avec les communautés autoctones mexicaines ainsi que les liens entre humain, nature et spiritualité.


En tant que papesse de la photographie-documentaire, l’humain, et principalement les femmes, occupe une place centrale dans l'œuvre de l’artiste. Elle n’hésite pas à cohabiter pendant plusieurs mois avec ses photographié(e)s pour en extraire l’intime, l’invisible. C’est par exemple le cas de ses séries sur la communauté Juchitan (état de Oaxaca) ou la communauté Seri, dans le désert de Sonora, dont est issu la photo de la Mujer Angel (femme-ange). L’oeil d’Iturbide capte ici le détail qui fait mouche avec cette femme mystérieuse affrontant une plaine pelée munie d’un énorme radio-cassette.


Mujer-ángel (1979) © Graciela Iturbide, avec l'aimable autorisation de Toluca Editions et de l'artiste


Pour autant, l’exposition s’attarde sur une autre facette de son travail, qu’on pourrait décrire comme “l’humain sans l’humain”. La photographe a réalisé plusieurs voyages aux Etats-Unis et en Inde où, contrairement à son travail mexicain, les corps disparaissent de son objectif. Néanmoins, ils ne sont pas invisibles puisque ces séries de photos s’attardent sur les traces laissées par les populations dans le paysage.


De la même façon, alors qu’elle réalise dans les années 90 une série de photos sur le jardin botanique de Oaxaca, l’artiste y personnifie la nature. Dans une sorte d'hôpital pour plantes, elle photographie d'immenses cactus pansés, tels des gratte-ciels botaniques en convalescence.


© Graciela Iturbide, avec l'aimable autorisation de Toluca Editions et de l'artiste


Les photographies de Graciela Iturbide se fondent à merveille dans l’épurée boîte blanche proposée par la Fondation A Stichting. Ce lieu, dédié à la photographie, se tourne résolument vers l’Amérique latine après avoir accueilli en 2021 l’exposition magistrale L'Amérique latine éraflée. Aux manettes, on retrouve le curateur Alexis Fabry, à qui l’on doit également la rétrospective de la photographe à la Fondation Cartier (Paris) l’année dernière.


Le travail de cette véritable ambassadrice de la photographie latino-américaine est à découvrir jusqu’au 2 avril.


Infos pratiques:

Fondation A Stichting

Av. Van Volxem 304,

1190 Forest


Ouvert du mercredi au dimanche, de 13 à 18h.


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